Découvrir le patrimoine

Le patrimoine de la paroisse

Vous trouverez dans cette page une brève description des églises de la paroisse, établies à partir des documents en notre possession. Comme vous pourrez le constater, notre connaissance est encore très lacunaire sur certaines églises, et nous accueillerons avec grand plaisir les informations que vous pourriez nous transmettre pour compléter cette page et mieux transmettre l'histoire de ces bâtiments construits « pour la gloire de Dieu et le salut des hommes ».

Église Saint-Christophe et Saint-Jacques de Cras

Église Saint-Christophe et Saint-Jacques de Cras

(Rédigé d'après la revue la Crazette- patrimoine, avec l'aimable autorisation de madame Françoise Déplantes et monsieur Jean-Marie Delacour)

Au début dix-septième siècle, une famille issue du sud-ouest, les Pourroy, s'installe à Grenoble, et achète des charges de trésorier-receveur, de conseiller, de maître ordinaire… ainsi que quelques propriétés sur le territoire de l’actuelle commune de Cras. Paul Pourroy, seigneur de Cras et Montferrier est anobli en 1610. La famille s'allie avec une branche de la famille Dorgeoise et entreprend plusieurs constructions. A Cras, un nouveau château est construit au pied des collines, sur la rive nord de la Pérola. L'église est-elle présente avant la construction du château ou le noble constructeur l'a-t-il implantée ou agrandie en même temps qu'il fit ériger sa bâtisse ? Force est de constater qu'un lien fort associe ces deux sites : pour sa convenance et celle de sa famille, le châtelain fait ériger un accès privatif lui permettant de se rendre directement à l'église, par l'arrière, sans emprunter l'accès réservé au peuple.

Un compte-rendu du passage de l'évêque Jean de Caulet à Cras en 1733 indique qu'il y avait en 1630 une église sur l'emplacement que nous connaissons, et donne quelques précisions sur l'aspect de l'église : « L'église est assez en l'état. Environ sept toises et demie (15m) de longueur par 3 et demie (7m) de largeur. Bâtie de maçonnerie, lambrissée, couverte de tuiles, pavée de briques en bon état ». Le document le plus ancien concernant les actes de baptêmes, de mariages, et de sépultures du village date de juillet 1692.

Le passage de l'ancien régime à l'ère révolutionnaire puis au premier empire laisse des traces dans le village. Le dernier curé décède en 1796. Pendant 60 ans, il n'y a plus de prêtres à Cras. La célébration du culte est assurée par le curé de Morette, qui vient seulement à Cras pour les enterrements. Peu utilisée durant soixante ans, l’église s'est beaucoup dégradée. Les fuites d'eau sont nombreuses et la charpente risque de s'effondrer. La municipalité, qui s'est lourdement endettée pour acquérir une maison destinée à l'école et au presbytère ne peut se lancer dans des travaux coûteux. Pourtant, en 1856, l’église de Cras, redevenue « succursale », est à nouveau dotée d'un curé attitré, et dédiée totalement au culte. En 1871, le cimetière est transféré. En 1874, le maire Pierre Emile Abrard juge critique l'état général de l'église. Il informe le conseil municipal que « depuis longtemps les habitants de la commune manifestent hautement le désir de faire des réparations à l'église qui se trouve dans un état déplorable et que pour répondre aux sentiments qui honorent les habitants, surtout à l'époque sceptique dans laquelle nous vivons, il est urgent de leur donner satisfaction ». Quelques semaines plus tard le maire déclare que « la toiture est sur le point de s'écrouler à cause de la vétusté des bois de la charpente qui la plupart sont brisés, ce qui pourrait amener de graves incidents si on n'y apportait pas un remède immédiat ». Le conseil municipal décide de « faire faire une réparation générale et agrandir l'église qui est insuffisante", et de procéder à "l'érection d'un clocher proportionné à notre église ». Certains conseillers feront également observer qu'il « existe sur notre église une cloche dont la dimension est tout au plus digne d'un pauvre ermitage et dont les sons ne sont pas entendus des habitants ». Monsieur Romiguière, architecte à Saint Marcellin, conduit les travaux de reconstruction, et l'entrepreneur Régis Laurent de Rovon réalise le gros œuvre de ce chantier. En 1883, la mairie demande à Régis Laurent de poser des nouveaux vitraux. En 1891, le maire Justin Simian reçoit un don anonyme de 1460 francs destiné à l'achat d'une horloge. Monsieur Billard, horloger à Tullins est chargé de la fourniture et de la pose. En 1892, le conseil de fabrique informe le maire que la grosse cloche est fêlée. En quelques mois, la municipalité trouve des fonds et commande une autre cloche pour un montant de 960 francs. Le compte-rendu du conseil municipal stipule que « la commune vient de faire l'acquisition d'une cloche pour remplacer l'ancienne dont le son s'est amoindri des trois quarts par la suite d'une fêlure….».

En 1905, la séparation de l'Église et de l'État est bien vécue à Cras. Tous les biens religieux (église, presbytère, mobiliers) appartiennent désormais à la commune. En 1955, lors d'un conseil municipal, Le maire Joseph Mermet-Gerlat « expose au conseil que l'église nécessite certaines réparations. La grosse cloche est à nouveau fêlée et devient inutilisable. La petite cloche, classée monument historique (sic) ne doit plus servir, d'après une lettre de monsieur le ministre de l’Éducation nationale. Il faudrait donc refondre la grosse cloche et en faire deux, une grosse et une petite avec le métal restant ». Les deux cloches sont fondues par la société Paccard d'Annecy et baptisée par Mgr Caillot, évêque de Grenoble, en décembre 1955. En 1964, Aimée Caillat offre à l'église une horloge électrique de la société Bodet. C'est la fin du remontage de l'ancienne horloge… qui avait lieu tous les jours ! Des gros travaux d'entretien se déroulent de 1983 à 1985. Ils sont financés à la fois par la mairie et par des donateurs privés. La toiture et les écoulements d'eau de pluie sont traités en premier. L'électricité est mise aux normes, et un chauffage électrique est installé. Le sol de l'église est entièrement restauré. Les murs et les voûtes sont repeints...

Église Notre-Dame-de-la-Salette de Fures

Église Notre-Dame-de-la-Salette de Fures

(Rédigé à partir de Regards sur le passé, ouvrage posthume de Gilbert Veyret)

En 1850, Fures est un hameau de 1300 habitants, où l’on trouve des industries (moulins, forges, taillanderies, scieries, fabriques de toiles de chanvre, tissages et papeteries), des écoles de garçons et de filles, mais ni chapelle, ni église. Les industriels décident d’y établir une église, et en financent la construction, aidés par des quêtes auprès des fidèles et une contribution des Chartreux. Les habitants participent également à la construction, et le gros œuvre de l’église est terminé en 1853.

L’église est érigée en succursale en 1854, et aura un prêtre affecté jusqu’en 1997. Mais elle n’a encore ni décors intérieurs, ni chaises, ni presbytère, que la commune refusera de financer en 1856, remettant même en cause la décision d’érection en succursale pour laquelle elle s’était dans un premier temps remise à la sagesse des autorités supérieures, soulignant que son érection n’avait entrainé aucun frais pour la commune. La décision qui sera cependant maintenue. Les cloches n’arriveront qu’en 1859 (sous le ministère de J. Taulier) et 1861 (sous le ministère d’Hyppolyte Bouvier). Les deux cloches sont en acier fondu, fabriquées par Jacob Holtzer et Cie des aciéries d’Unieux (Loire). Un conflit éclate également à cette époque à propos du cimetière de Fures, dans lequel des sépultures avaient commencé sans autorisation sur un terrain donné par monsieur de Bressieux à la fabrique de la paroisse. Ce conflit dura quatre ans, et se terminera par un don du terrain à la commune, qui recueillera le produit de la vente des concessions.

Le hameau de Fures essaie alors de se séparer administrativement de Tullins, ce qui lui fut refusé à trois reprises, en 1869, 1874 et 1876. L’église devient alors officiellement communale, et est restaurée en 1879, période à laquelle le clocher est fini, et les vitraux changés. En 1893, un généreux donateur achète une horloge, et fait placer le tambour de la porte principale. La commune assurera l’entretien de l’horloge. En 1993, la charpente donne des signes d’inquiétude, et l’église est à nouveau restaurée par les soins de la municipalité, après avoir été fermée pendant quelques mois. Le culte est transféré pendant cette période dans la salle paroissiale.

L’église est dédiée à Notre Dame de la Salette, pour commémorer l’apparition de la Vierge à deux enfants le 19 septembre 1846. On retrouve dans le chœur les paroles de la Vierge : « avancez mes enfants, n’ayez pas peur ». Le caractère sacré de ces apparitions a été reconnu par l’évêque de Grenoble puis par l’église dans sa totalité en 1851. Fures s’est ainsi placé dans l’actualité pour choisir la patronne de son église.

Église Sainte-Madeleine de Montaud

Église Sainte-Madeleine de Montaud

Rédigé par Charles Robbez-Masson

La Charte supplémentaire XIII du Cartulaire C de l’évêque Saint Hugues (1080-1132) nous apprend qu’à la fin du XVème siècle déjà, « sur la montagne du lieu de Saint Quentin (donc, à l’époque, sur le territoire de la commune actuelle de Montaud) se trouve la chapelle Sainte Marie Magdeleine (Supra montem dicti loci Sancti Quintini est capella Beate Marie Magdalenes) …, qui est unie à ladite cure (de Saint Quentin) et (qui) se trouve dans le col tendant à aller à Veurey ». Montaud en effet, à l’époque, n’était érigé ni en communauté, ni en  paroisse distincte de celles de St-Quentin, n’en étant qu’un « quartier », qu’une « section », celle de « La Montagne », au-dessus de celle du « Plan » (donc de la plaine !); ainsi, plutôt que d’une église, il s’agissait d’une « chapelle de secours » (capella) desservie, à périodes plus ou moins régulières mais non continues et seulement dans les grandes occasions par le curé de l’église du « Plan » (de Saint-Quentin), comme nous l’apprend un document de 1631. Avant ce mardi de Pâques 22 avril de cette année-là, Georges Biguet avait été curé de Saint Quentin de 1616 à 1630 et son successeur, Jean Royer, qui sera curé de la même paroisse de 1631 à 1658, n’était pas encore installé définitivement à ce moment des Pâques ; le curé intérimaire Bouvier, « prestre passagier » qui ne connaissait pas les chemins, dut se faire accompagner par Etienne Charrel, le consul de la Montagne descendu de bon matin au Plan, jusqu’à la « croix du Joyou » afin qu’il put dire « la messe à la Montagne comme à l’accoutumée » en ce jour de Pâques 1631.
 
A l’époque, aucun cimetière n’est alors mentionné autour de cet édifice servant de petit lieu de culte, et les habitants devaient aller enterrer leurs morts dans la plaine. Ils le firent dans un premier temps dans le cimetière situé près de la « chapelle de Saint Quentin-Vieux », au quartier de Renaudière, « lieu où on dit qu’était autrefois la paroisse » peut-on lire dans le compte-rendu de la 6ème visite pastorale de l’évêque des montagnes, le cardinal Le Camus du 19 mai 1688. Ils descendaient les défunts à pied par un chemin abrupt, au bord duquel on trouve encore « la Pierre du mort », appelée encore « le Reposoir »,-endroit permettant de poser le mort ou le cercueil pour se reposer !-, jusqu’au petit plateau intermédiaire dit du « Plan du mort », avant une dernière descente très pentue jusqu’à la chapelle et son cimetière, dont il ne reste aujourd’hui quasiment plus rien. Plus tard, et sans doute après le XIVe siècle, les Montaudins iront inhumer leurs morts dans le cimetière de l’église paroissiale Saint-Nazaire et Saint-Celse, au bourg de Saint-Quentin.
 
En 1659, en une autre occasion, un différend avait surgi lors d’une réunion entre les deux « sections » de la paroisse à propos de la somme à verser pour l’entretien de Jean Phélix, prêtre et vicaire du mandement de Saint-Quentin : les deux représentants de Montaud, Jean Charrel Martin et Ennemond Coing Gillet, refusaient au nom de Montaud de participer à la dépense sous prétexte que le Sieur Phélix ne leur apportait pas le service qu’ils attendaient de lui (ce grief semblait récurrent puisque deux ans plustard, le 25 juillet 1661, dans une même assemblée, on voyait le même Phélix réclamer à nouveau sa « pension à Monthault », malgré le fait qu’il ne voulait pas aller célébrer la messe dans cette communauté autant de fois qu’il était convenu ; la pension sera tout de même payée, semble-t-il, un mois après !). A la suite de ce différend, la délibération du 20 janvier 1659 prise par l’assemblée de Saint Quentin redira encore qu’«il n’y a qu’une église, un simittière (sic) et un curé (au Plan de St-Quentin, et donc que les gens de Montaud doivent payer la somme demandée audit curé sans pouvoir exiger un service excessif !)». A l’époque cependant, si Montaud dépendait toujours de la cure de Saint-Quentin d’un point de vue religieux, elle était devenue, depuis peu de temps, une communauté civile et administrative distincte. En effet, à compter du 11 mai 1655, se trouvant suffisamment forte comme communauté laïque, ses habitants avaient obtenu la scission d’avec celle de Saint-Quentin. Du fait de nombreux différends récurrents, les gens de Montaud manifestaient depuis quelques années déjà leur volonté de se séparer également de la paroisse de Saint Quentin, afin d’avoir chez eux aussi leur église, leur curé et leur cimetière. Afin de pouvoir obtenir de l’évêque de Grenoble l’autorisation de pouvoir s’ériger en paroisse distincte, ils commencèrent tout d’abord par signer un contrat le 23 février 1659 avec « le masson (sic) de Veurey Jacques Aleyroud Joyeux, lequel s’engageait à faire une chapelle au lieu appelé « la Cure de Joyeux » (ou croix du Joyou) qui aura 4 toises de long et 3 de large, et dont la hauteur sera à proportion de 6 pieds jusqu’au couvert et fondation de 3 pieds ». Dans les années 1670, le bâtiment de « l’église » étant totalement achevé et une maison louée par la communauté de Montaud étant disponible pour accueillir le curé, à plusieurs reprises « la communauté, le Consul et les habitants de la Montagne de Montaud sur Saint Quentin (ont) supplié humblement Monseigneur Illustrissime et Révérendissime Evesque et Prince de Grenoble … (de) leur bailler un curé qui ferait ses fonctions dans l’église ou chapelle qui est audit Montaud ». Enfin, après que ces requêtes aient été signifiées « tant à Mr de Sautereau, prieur de Moyrans près dudit Montaud et au Sieur Allouis curé dudit Saint Quentin, lesquels y ont consenty et mesme le Sieur Sautereau ayant abandonné la dixme qu’il perçoit audit lieu en faveur du Sr curé qui y sera nommé pour faire sa portion congrue, … », et que la communauté de Montaud se soit obligée, en 1679, « en cas que lesdites dixmes ne soient pas suffisantes pour ladite portion congrue dudit curé, … à ce qu’il y soit pourvu d’ailheur », en 1680 le cardinal Le Camus érigera Montaud en paroisse distincte. Il enverra Jean Chaniel s’y installer, qui en sera le premier curé « autonome », date à partir de laquelle on peut vraisemblablement supposer qu’un cimetière ait été créé petit à petit autour de l’édifice religieux nouvellement bâti, comme il était de coutume pour inhumer les « gens du peuple », au nord-ouest de la place actuelle. Depuis cette date, et à périodes régulières, l’église Sainte-Marie-Madeleine a fait l’objet de nombre de travaux d’entretien, de restauration ou de modifications. Ainsi en 1699 déjà, « pour esvitter la perte du couvert de lad(it)e église que les diversesgouttières peuvent causer », l’assemblée dût passer un « priffaict » avec un artisan du lieu pour « incessamment regouttoyer le couvert et achepter au lieu de St Quentin les tuiles nécessaires ». En 1759, « le curé de Beaumont et des habitants ayant fait observé que l’église est trop petite pour accueillir le nombre des paroissiens qui est de 280 (et)… ne pouvant agrandir l’église à cause du clocher qui fut placé directement devant la porte d’entrée, il serait à propos de faire une tribune sur la porte de l’église, … les murs seront élevés de six pieds et le toit sera entièrement refait à neuf » ; il faudra attendre le 22 juillet 1775 pour que le curé Argoud bénisse solennellement « le cœur nouveau de l’église paroissialle de Monteau sous le vocable de Sainte Marie Magdelaine que la communauté a fait construire ». Dans les années 1829-1830, un nouvel agrandissement de l’église est réalisé par adjonction de deux chapelles latérales, en 1867, une restauration et une élévation du clocher sont réalisées et, enfin, en 1873, « le dallage de l’église, tellement usé qu’il offre non seulement un coup d’œil désagréable et indigne du lieu saint mais encore des dangers pour le libre exercice du culte, (a été) entièrement refait en ciment ». Quant au cimetière entourantl’église, il ne sera démoli qu’en 1906 après qu’un nouveau séjour des morts ait été construit sur une colline dominant le village et où les morts y avaient été transférés en 1896.
Église Saint-Julien de Morette

Église Saint-Julien de Morette

Rédigé à partir de documents transmis par une paroissienne

Le père Paul Perrot, curé de Morette d’octobre1877 à octobre 1879, nous a laissé la description de l’église et un peu de son histoire dans les dernières pages de son rituel. Nous lui laissons la parole :

« Le nom de Morette vient probablement du latin mora signifiant « repos » ou « petit repos ». Les romains avaient une route dans le pays pour aller de Valence à Grenoble, et ils faisaient halte au-dessus de Tullins. On croit qu’il y avait un temple païen au sommet du village, entre les sept collines qui ferment le joli pays de Morette. Ce temple devint une église au IVe siècle. On la reconstruisit au VIIIe siècle, sous l’épiscopat de Ours à Vienne et de Léopert à Grenoble. Elle était de pur roman. Vers 1615, un sieur Cuzin, bourgeois de l’endroit, y ajoute au levant une chapelle gothique qu’on a voulu conserver en 1868, lorsqu’il fallu reconstruire et agrandir l’église. La première pierre fut posée le 25 novembre [1868], Mr Perriot étant maire et Mr Poncet curé. Mr Perriot a fait les frais de la chapelle de Saint-Joseph ; la grosse cloche, don des Chartreux, La chaire, de Mr Perret de Tullins ; le bel ornement drap d’or, de l’Impératrice ; toute la paroisse a contribué au reste : autel, vitraux… Saint Julien, martyr, est patron principal ; saint Blaise et saint Vincent patrons secondaires.

Avant la révolution, l’archevêque de Vienne était prieur de Morette, et son délégué s’appelait le chapelain de Notre-Dame-de-Pitié. En 1789, c’était Mr Lespine, puis Mr Dumont qui est allé mourir à Nantouin. Mr Lafayolle rouvrit l’église en 1806. Il n’y avait pas eu de grands désordres à la Révolution ; pourtant, on avait profané deux statues de la Vierge que Mr Gaudin, curé, a fait restaurer. Après Mr Gaudin, Morette a eu pour pasteurs MM Bourgeat, Poncet, Piatton, Frêne, Perrot en octobre 1877.

Cras a été longtemps desservi par le pasteur de Morette. Malgré le malheur des temps, il y a de la foi à Morette, et de pieux usages, de bons chantres et d’habiles chanteuses. La population en 1878 est de 415 habitants et ne tend guère à augmenter. »

Parmi les trésors de l’église de Morette, on peut citer l’harmonium, construit par Debain, et fabriqué entre 1855 et 1860. Il a été restauré dans les dernières décennies. Nous avons également quelques informations sur les cloches : La petite cloche date de 1867. On y trouve l’inscription suivante :

« Je m’appelle Anne.
Mon parrain est Jph. Rochelle.
Ma marraine Anne Perriot née Simian.
Maire : A Perriot Curé : F Poncet MDCCCLXVII [1867]
Guillet père et fils, fondeurs à Lyon »

La grosse cloche date de 1902, et porte l’inscription suivante :

« Sous l’administration de M. Rival T. Maire, et de M. Tempe , Curé,
MOI PETRONILLE MARIE ANTOINETTE
Ai reçu le baptême et ses Onctions saintes
Mon parrain est M Repellin Perriot, Ma marraine Mme Goirand.
Ma marraine babillarde Mme Vve Perrret née Pollard
Mes bienfaiteurs sont M Marie-Rose Vachon, J Teppe, J.R. Berger, Vachon L.B., la Paroisse.
Georges et Francisque Paccard, fondeurs à Annecy-le-vieux, Hte Savoie 1902. »

Église Saint-Jean-Baptiste de Poliénas

Église Saint-Jean-Baptiste de Poliénas

Rédigé d'après l'ouvrage de Yves Blanc : de Pollinaco à Poliénas

De style roman, l’église, dédiée à saint Jean-Baptiste et à saint Antoine, a été construite au XIe siècle ou au début du XIIe siècle. On en trouve une première mention dans le « regestre dauphinois », lors de sa donation en 1110 à Hugues, évêque de Grenoble, par Boson, abbé
de Cruas. L’église fut construite en réutilisant en partie des matériaux trouvés sur place et appartenant à une ancienne villa romaine, peut-être la même qui a fourni les colonnes de l’église Saint- Laurent-des-Prés de Tullins.

De nombreuses fois remaniée, elle fut enrichie d’une sacristie, construite à gauche du Chœur, au XVIIe siècle. A cette même époque, le Chœur a été surélevé et modifié. La table de communion séparant le chœur de l’église est postérieure, et l’on peut voir à droite de la marche une partie de la pierre de taille qui ferme le tombeau des de Chissé, dans lequel sont enterrés la plupart des membres de cette célèbre famille. D’autres membres de familles nobles ou bourgeoises sont également enterrés sous l’église. Par exemple, les dépouilles de membres des familles de Poliénas, de Baronnat et le corps de Bertrand de Châteauneuf mort à Ornacieux vers 1380 reposent sous cette église. Un couloir souterrain contenant une dizaine de cercueils en bois et des ossements, dont on ignore la provenance et la datation, existe sous la nef de l’église qui, selon la tradition populaire, possédait également une crypte. Plusieurs chapelles ont été érigées au cours du temps, mais aucune ne subsiste de nos jours.

La grosse cloche date du XVIIIe siècle a été baptisée le 27 avril 1713 par Monseigneur de Montmartin, évêque de Grenoble, la marraine étant dame Marie de Simiane de la Coste, épouse du parrain Messire Jean-Baptiste de Baronnat, seigneur du lieu.

Église Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Saint-Quentin-sur-Isère

Église Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Saint-Quentin-sur-Isère

Rédigé d'après la plaquette éditée à l'occasion du centenaire de la reconstruction de l'église en juin 1994.

La chapelle Sainte-Catherine, datant du XIIe ou du XIIIe siècle existe sous le clocher actuel de l’église, église qui était sous la dépendance du prieuré des Bénédictins de Moirans à cette époque. C’est sur cette chapelle et à la même époque qu’à été construit le clocher. Il présente deux corniches et sur chacune des quatre faces, des ouvertures munies d’abat-sons. Pendant les guerres de religions, les armées calvinistes occupent Saint-Quentin vers 1580, mais nous n’avons pas trace d’éventuelles dégradations de l’église.

Comme beaucoup d’églises, son état s’est dégradé au fil des siècles, et elle est décrite « dans un état misérable » au XVIIIe siècle. En 1789, elle devient bien national, et est dès lors propriété de la commune. Dès 1800 les membres de la municipalité s’inquiètent de l’état de délabrement de l’église et du mur du cimetière adjacent, et demandent un chiffrage des travaux nécessaires. En 1809, la réparation du clocher devient une nécessité impérieuse. En septembre 1810, le clocher tombe en ruines, les cordes sont usées, et la reconstruction de la toiture est projetée pour 1813. Le clocher est alors recouvert en tuiles à crochets, moins chères que l’ardoise. Ce n’est qu’en 1867 que M Biron, maire de Saint-Quentin, informe le préfet d’un projet de « translation » du cimetière vers son lieu actuel. C’est chose faite en 1873, où l’on fait la bénédiction officielle du cimetière, et de nouveaux fonts baptismaux érigés en pierre de l’Échaillon. À cette date est également refaite la toiture du clocher, qui recevra une grosse cloche en 1875, en complément d’une petite cloche existant dès 1681. On peut penser que le déplacement du cimetière de 1873 est lié au projet de reconstruction de l’église, qui ne sera réalisé qu’une vingtaine d’années plus tard. L’église est bénie et livrée au culte le 25 mars 1894, même si, à cette date, seul le gros œuvre est terminé. La décoration sera réalisée dans les mois suivants. L’église a la forme d’une croix latine. C’est l’architecte Germain Clet qui en établit les plans et suit son exécution. Le coût des travaux, estimé à 33 500 F, est financé par les Chartreux, l’État, Le conseil Municipal, et une souscription de la population. Les fondations de l’ancienne église sont conservées, mais le tout surélevé et comblé pour être au niveau de la place publique. Le sol de l’église actuelle se trouve au niveau des anciennes tribunes. La décoration est simple. Les tons pastel : beige, bleu, et vert amande des peintures créent une atmosphère de paix, douceur et sérénité propice à la prière. Mais, bien que très récente, son état n’est pas satisfaisant, puisque l’on trouve en 1900 la mention de « 2 gouttières inquiétant menaçant de rendre l’église humide et sale », et de « la moisissure dans les tabernacles et les autels latéraux ». La petite cloche de 1681 se rompt lors d’une sonnerie au début du XXe siècle, et on parle de la refondre en 1919. Mais ce n’est qu’en 1933 que la nouvelle cloche, fabriquée par la société Paccard d'Annecy sera installée et bénie. En 1982, la tempête n’épargne pas l’église et son clocher, et endommage non seulement l’extérieur, mais aussi l’intérieur de l’édifice. L’association du clocher de Saint-Quentin décide alors de profiter de ce fâcheux évènement pour refaire les peintures intérieures, et donner à l’église son aspect actuel. Les réparations extérieures sont prises en charge par l’assurance de la commune qui en est propriétaire, les travaux intérieurs sont financés grâce à la commune, une souscription auprès des habitants, et un prêt souscrit par l’association. Les travaux sont achevés en septembre 1984.

Église Saint-Laurent-des-Prés de Tullins

Église Saint-Laurent-des-Prés de Tullins

Rédigé d'après l'ouvrage « Autour de l'église Saint-Laurent-des-Prés – mille ans d'histoire » publié par la Sauvegarde de l'Église Saint-Laurent-des-Prés de Tullins.

En 1091, Aténulphe de Poitiers, seigneur de Tullins, fait don de l’église Saint-Laurent à l’archevêché de Vienne. C’est à l’époque une église romane, dont il ne reste aujourd’hui que le porche et le premier étage du clocher. En 1107, et dans le cadre du règlement du conflit de l’archidiaconé de Salmorenc, elle échoit à l’évêque de Grenoble, qui en fait don aux Bénédictins de Saint-Chef en 1108. Ceux-ci vont construire comme ils s’y étaient engagés un prieuré, dont il reste l’actuelle maison paroissiale, et reconstruire entre le XIIe et le XVe siècle, la totalité de l’église, en commençant par les chapelles adjacentes au clocher, et en finissant par le Chœur. Cependant, la présence du cimetière entourant l’église empêche une construction symétrique, et le côté nord sera remanié au XIXe siècle. Pendant les guerres de religion, il y eut ans doute quelques dégradations, et il se dit (mais cela n’est pas confirmé) que les huguenots auraient été mis en fuite par les catholiques avant de pouvoir détruire l’église.

Au XVIIe siècle, les sœurs Ursulines prennent possession du prieuré, et de l’église pour quelques années. Elles laisseront une trace durable à travers la chapelle de l’Ascension. Au XVIIIe siècle, l’église installe son nouveau maître autel, et une horloge qui existe toujours
et est une des rares classées monument historique du département, et les deux petites cloches que l’on peut voir dans l’épaisseur des murs du clocher. La Révolution amènera quelques dégradations dans l’église, qui est transformé en temple de la raison, où fut célébré en 1793 la fête de l’Être Suprême, puis en lieu de stockage pour les récoltes.

Elle sera réouverte au culte en 1803, sous le régime du Concordat qui durera jusqu’en 1905, date de la séparation de l’Église et de l’État.
Au milieu du XIXe siècle, elle menace ruine. Après de premiers travaux lancés par le curé Koenig, une restauration complète sera exécutée par l’abbé Mège, sous la direction de l’architecte diocésain Berruyer, qui fit par ailleurs réaliser l’église Saint-Bruno de Voiron, et
restaurer ou reconstruire de nombreuses autres églises en Isère. A la suite de ces travaux, l’église prit son aspect actuel, en remplaçant les nombreuses chapelles sans caractère érigées le long du mur nord par une basse-nef et en agrandissant la chapelle située à gauche du clocher, donnant ainsi à la façade ouest de l’église sa symétrie. En 1868, la casse de la grosse cloche entraine la refonte des trois cloches qui sont en place actuellement, et ont été motorisées au XXe siècle. En 1923, un autel en mémoire des morts de la guerre 1914-1918 est érigé à la place de la chapelle de l’Ascension.

Depuis, les municipalités successives ont permis de conserver le bâti en état, même si les décors nécessiteraient une nouvelle restauration.

Pour en savoir plus : www.sestlaurenttullins.fr