Compléments d'articles

Paroisse Sainte Blandine des deux vallées

Pour le dossier du numéro 8 de Terre et Ciel, consacré à la vie intérieure, nous avons demandé aux paroissiens de Ste Blandine des Deux Vallées d'exprimer leur façon de se réserver du temps pour leur vie intérieure. Les contributions n'ont pu être publiées in extenso dans la version papier, car elles étaient trop nombreuses. Mais comme elles étaient aussi très intéressantes, nous les donnons ici, de façon anonyme puisque c'était précisé au départ.


 

La symphonie du silence…

La symphonie du silence…

-          Tu n’aimes pas la musique ?

-          Oh bien sûr que si, la musique adoucit les mœurs et donne une énergie incroyable

-          Oui, et cela permet à la fois de se distraire, de s’évader et de se retrouver.

-          Certainement, mais moi je me retrouve aussi avec une autre musique.

-          Ah oui, et laquelle ?

-          C’est une musique qui est simple et toujours disponible en moi. Tu vois, lorsque j’entends le chant de l’oiseau j’ai l’impression qu’il m’appelle. C’est comme une sonnerie de téléphone qui me prévient que l'on cherche à me joindre. L’oiseau chante et utilise tout son répertoire pour nous plaire et puis soudainement il se tait. Il nous incite à se plonger dans notre musique intérieure

-          Mais quelle musique intérieure ?

-          Celle qui ne s’arrête jamais et qui est toujours en nous. C’est la musique du silence, celle qu’il suffit d’écouter et qui nous nourrit.

-          De l’écouter ? Mais elle parle quelle langue ?

-          Probablement la langue de notre cœur. Il suffit de l’appeler et de s’abandonner à elle. Il n’est pas utile d’aller chercher très loin ce que nous avons en nous.

-          Peux-tu me l’enseigner ?

-          Finalement, tout ce que je t’enseigne est un peu futile. Ce qui compte c’est de te nourrir de l’intérieur. Le silence est cette nourriture qui te remplit d’une joie perdue et te comble d’espérance. L’absence de bruit n’est pas un but, mais être disponible et attentif à tout ce qui parle en toi est nécessaire pour grandir. Prends le temps de t’abandonner, d’oublier ce qui te dirige dans la vie. Prends le temps d’écouter le silence et il t’emmènera plus loin que tu ne le penses. Fait confiance et plonge dans l’infini beauté du calme et de ton être intérieur. Tu te rendras compte que ce silence est très bavard… Qu’aurais-je besoin de plus ? Oui, j’écoute de la musique mais je préfère me regarder en face plutôt que de chercher ailleurs des sentiments et des ressentis qui ne sont pas les miens. Il y a plein de façon de se retrouver mais rien ne sert de chercher ailleurs ce que l’on a déjà en soi. C’est notre plus beau cadeau que l’on néglige trop souvent et qui est le plus merveilleux des enseignements.

-          Mais qui est l’enseignant ?

-          Il ne faut pas aller chercher ailleurs, dans le ciel, dans les temples ou dans les livres, ce qui est déjà en nous. Il est important de comprendre que nous sommes "un" avec celui qui est déjà en nous et qui n'a d'autre but que de nous aimer, de nous aider à grandir. Avoir confiance en un DIeu, en un Maitre, un Prophète, un Enseignant, c'est avoir confiance en ce que l'on est déjà à l'intérieur de nous. On vit l'un avec l'autre et l'enseignement ne fait qu'un. Tu vois, on n'a pas le temps de s'ennuyer quand on est face à soi dans l'amour et la confiance.


 

la vie intérieure

la vie intérieure

Notre société de consommation permet de répondre à nos besoins matériels ,
mais en contrepartie elle nous pousse à vouloir toujours plus , faisant de nous
d'éternels insatisfaits . Un désir chassant l'autre , nous allons droit au
gaspillage :
• gaspillage d'argent
• gaspillage de temps
• gaspillage d'énergie.....
Face à cette frénésie du monde actuel , nous avons l'impression parfois que
notre vie nous échappe , elle ne nous appartient plus .Ce qui explique le besoin
de prendre un peu de recul .Qui n'a pas éprouvé le besoin d'écouter une musique
apaisante après une journée harassante , après un bain de foule épuisant ?
Qui n 'a pas goûté au plaisir d'une promenade dans la nature qui a réussi à nous
rasséréner ? Il y a des moments où on ressent comme une nécessité vitale le
besoin de se déconnecter de la vie agitée pour se pencher sur soi-même , pour
faire le point .
Certains événements nous amènent tout naturellement à nous « recentrer » ,
pour redéfinir nos priorités , nos valeurs , notre place . C'est le cas de la maladie
, la mort mais aussi une naissance , une rencontre amoureuse , un échec
professionnel... Là on se rend compte que loin des apparences et des futilités ,
au plus profond de nous , ce souffle de vie qui nous appartient vraiment peut
nous dicter un autre art de vivre . En me recueillant à l'intérieur de moi-même ,
en me laissant porter dans cette quête de Ma vérité intime , je découvre en moi
une part d'infini sans trop comprendre ce que ça veut dire . Cette quête , c'est
comme un besoin de lumière , une recherche de plénitude . Je suppose que pour
accéder au bonheur , le vrai , il me faut améliorer la qualité de cette relation à
moi-même , condition première pour avoir de bonnes relations aux autres .
En observant la vie des religieux contemplatifs , je me dis qu'ils cultivent cette
liberté intérieure en vivant près de la nature , dans le silence et la prière . Dans
l'humilité et l'apaisement , c'est une rencontre permanente avec Dieu .
La religion m'aide à faire les bons choix au quotidien , mais il me faut sans
cesse nourrir ma foi ; j'ai le sentiment que cette religion édicte des règles qui ne
touchent plus nos contemporains en quête de sens parce qu'elle ne trouve pas
toujours le langage pour toucher leur âme .


 

la vie intérieure ... en couple

la vie intérieure ... en couple

Mon mari et moi, pour nous aider à vivre « en couple » avec le Christ et à son écoute, nous avons décidé de faire partie des Equipes Notre Dame depuis presque le début de notre mariage. En résumé, concrètement en quoi cela consiste ?

Donner du sens à nos vies par la prière. Le matin au lever, un moment d’oraison ensemble.  Nous avons, enfin !... réussi à faire oraison régulièrement…en adoptant l’expérience des couvents ( !) : heure fixe, temps fixe. Avant nous n’arrivions jamais. Chaque matin nous écoutons l’Evangile du jour sur RCF, sur notre portable, à l’un des 3 moments  de l’émission (selon notre emploi du temps) : 6h45, 7h45, ou 8h45. Puis nous écoutons le commentaire par un  prêtre (chaque fois différent). Et ensuite nous nous fixons 10 minutes, grâce à l’alarme qui sonne… pour intérioriser, vivre un moment de tête à tête avec le Seigneur, d’abord en relisant le texte, puis en nous arrêtant sur ce qui nous touche, et en restant en silence à l’écoute du Seigneur.

Le soir nous sentons le besoin de prier, plus court : genre « pardon, merci, s’il vous plaît… », intentions , Notre Père, je vous salue Marie…Quand nous sommes en famille, nous essayons autant que possible de continuer à prier ensemble le soir, même avec les amis invités par les petits enfants… Chants de louange, échange sur un psaume, la dernière fois un jeune nous a accompagné de sa guitare, bénédicité avant le repas… Cela donne un esprit à tout le séjour ensemble.

 

Approfondir notre Foi par des retraites.  Une retraite chaque année de quelques jours avec notre équipe, dans un monastère. Cette année au Prado à Limonest. Nous avons tellement apprécié mon mari et moi, que nous y sommes retournés cet été. Comme ces retraites nous remplissent d’énergie spirituelle, nous avons la chance de faire aussi une retraite chaque année à la Toussaint à Lourdes avec les anciens administrateurs du Secours Catholique.

En équipe, nous choisissons aussi chaque année d’étudier  un livre de spiritualité ou un thème, pour alimenter  notre Foi…Grâce à cela nous avons fait de belles découvertes, les encycliques, Teilhard de Chardin, Varillon, cette année Radcliffe….etc…On étudie seul, on échange en couple, puis en équipe, c’est riche et nourrissant ! Et cela donne de l’appétit pour lire d’autres livres pour répondre à nos questionnements personnels…

Mais il n’y a pas que les END…

Par exemple, cette année, l’accompagnement de notre chère catéchumène en route vers le baptême, qui nous fait revivre le sens du notre…

Il y a les engagements en divers associations ou services qui nous font ressentir que le Royaume de Dieu est là en train de se construire….

Et  il y a la participation à la Vie de la paroisse….qui nous aide à prendre conscience que nous sommes une grande famille….Le Corps du Christ !!! Et un Corps souffrant...avec tant de souffrances à partager, à soulager autour de nous….

Mais on nous a demandé d'être court, et c'est déjà trop long !


 

Ma vie intérieure

Ma vie intérieure


Pour moi, la vie intérieure, cette relation que l'on a avec le Seigneur, est avant tout un échange,
un « dialogue silencieux ».
Il ne peut y avoir ce type de dialogue dans le tumulte de nos vies agitées, ponctuées de moments
captivant notre attention, tels que le travail, la télévision, la radio, le téléphone portable ou les
tâches ménagères...
Il est nécessaire, pour que ce dialogue puisse se mettre en place, d'instaurer un certain silence
intérieur. Le prophète Elie ne cherchait-il pas le Seigneur dans l'ouragan ou le tremblement de terre,
alors qu'Il s'est manifesté à lui « dans le murmure d'une brise légère » (1R 19,12).
Pour retrouver calme et silence, j'ai construit un abri de jardin à côté de la maison et j'en ai fait
mon oratoire. Souvent, quand j'en ressens le besoin, je mets en pratique le conseil que Jésus nous a
préconisé, « quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est
là, dans le secret » (Mt 6,6).
Les rideaux tirés, deux bougies allumées pour seul éclairage et pour créer une atmosphère priante, je
peux alors tout dire à Dieu, mes joies, mes peines, mes espérances ou lui confier telle ou telle
personne. Même si ses réponses sont si discrètes que j'ai souvent du mal à les entendre ou differentes
de celles que j'attendais, ces moments passés avec le Seigneur sont des moments de paix et
d'abandon, ils me sont absolument nécessaires pour l'équilibre de ma paix intérieure.
Dans la vie spirituelle, comme dans la vie de tous les jours, la relation n'est pas possible sans une
écoute mutuelle...mais pour écouter, encore faut-il savoir faire silence...


 

Le silence

Le silence

Le silence est au-dedans de nous. Le silence est dans le monde qui nous entoure.

Le silence est dans l’humble prière qui rend grâce au Seigneur ; il est dans la lecture féconde de sa Parole.

Le silence est dans la marche en forêt, où l’on n’entend que le pas feutré d’un chevreuil, le battement d’aile d’une tourterelle, le glissement furtif d’un écureuil le long d’un hêtre.

Le silence est au musée, dans la contemplation d’un paysage de Monet, d’un portrait de Renoir, d’une sculpture de Giacometti, car devant la Beauté on s’extasie, on ne parle pas.

Le silence est dans l’abbaye, à Tamié ou à Aiguebelle, quand le chant grave et psalmodié des moines s’élève « au plus haut des cieux », soutenant la prière des retraitants.

Le silence est au lycée dans une salle d’examen, où  l’on n’entend que le discret toussotement d’un candidat ou le vol d’une mouche.

Le silence est dans la cathédrale Saint-Maurice, quand le soleil illumine le chapiteau du roi David jouant du rebec. Instant de beauté. Eternité du présent. Ravissement de l’âme.

Le silence est au foyer, quand les époux, sans se parler, échangent un regard d’amour.

Le silence est partout, à qui sait l'écouter.


Quand j'accepte de n'offrir à Dieu que mon silence,

je sais de mieux en mieux

qu'il se passe quelque chose

et que j'entre dans une symphonie.

Frère Christian de Chergé


 

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C'est dans le silence des bois ou en me promenant le long de la Sévenne près de laquelle j'ai passé toute mon enfance que je me ressource le mieux intérieurement. Je fais mienne la pensée de Jacques Salomé : "J'ai appris doucement à recevoir le silence et à méditer quelques minutes chaque jour pour laisser aux vibrations de l'univers la possibilité de me rejoindre et de m'apprivoiser encore un peu." Oui j'ai appris beaucoup dans ma vie et pourtant je cherche encore l'essentiel.


 

Le Seigneur est mon berger

Le Seigneur est mon berger

« Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer ». J'avais choisi ce passage du psaume 22 lors de l'enterrement de ma maman. Depuis, il ne m'a plus quitté.

           Mon travail est tourné vers les enfants en difficulté. Il est très intéressant mais très aléatoire. En 2018, j'ai dit au Seigneur : « Là, j'en ai marre. Si je n'arrive pas à rémunérer mon activité, j'arrête à la fin de l'année ». Et le Seigneur a mis sur ma route des personnes qui me permettent désormais d'avoir un salaire. C'est ce que j'appelle des « clins Dieu ».

           Depuis, je lâche prise et, plus je lâche prise plus je suis sereine. Plus je L'écoute et plus Il m'envoie des signes. C'est vrai, je reste dans l'action car, comme dit le proverbe, « aide-toi et le ciel t'aidera ». Mais je n'ai plus peur puisque Jésus a dit, le premier, « N'ayez pas peur ! ».

           Ma nature humaine reprend souvent le dessus mais, dans ces moment-là, je confie au Seigneur mes peurs et mes angoisses. Je lâche prise et hop ! Comme par magie, ça va mieux. Si les choses doivent se faire, elles se feront. Et si elles ne se font pas, c'est soit parce que ce n'est pas le moment, soit parce qu'elles se feront plus tard ou bien ce n’est pas sur mon chemin de vie.

Chaque matin en me douchant, je prie et je confie ma journée au Seigneur, à la Vierge Marie, puis à des saints. Je parle ensuite sans cesse au Seigneur comme si j'avais un ami à mes côtés. Je lui explique ce que je fais, je m'énerve contre lui, je lui confie mes difficultés, etc. Mais, comme à un ami que je connais depuis toujours, je ne manque jamais de le remercier quand il réalise une de mes requêtes. Le Seigneur allège ma vie, mon quotidien.


 

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J'essaie de prendre dix minutes de prière silencieuse tous les jours, car je me suis rendue compte que j'arrivais mieux à habiter la prière sur un temps court.

Souvent je répète "Jésus" pour m'aider à faire silence en moi et à me centrer sur Lui.

Ça m'apporte souvent une paix profonde.


 

Mes petits trucs pour méditer

Mes petits trucs pour méditer

Chacun de nous est différent. Personnellement, j'ai toujours eu et j'ai toujours de nombreuses activités, y compris bénévoles. Elles nécessitent des temps de respiration. En tant que croyant, j'essaye d'abord de lire et méditer, tous les matins, sur les textes bibliques du jour qui me sont proposés dans le mensuel « Prions en Eglise » . Et de chanter, uniquement pour moi, le psaume du jour. Je m'en imprègne mieux spirituellement car, comme l'exprime le dicton : « Chanter, c'est prier deux fois ».

           Le soir, avant le repos de la nuit, c'est le moment du bilan de la journée. Ce temps commence par un « Notre Père » et un « Je vous salue Marie » où chaque membre de phrase est posé et pesé. Puis j'évoque dans mes pensées et prières de nombreuses personnes que je côtoie : famille, amis, vivants, malades, en difficulté ou décédés. Ma liste s'allonge au fil des années...

           Ce n'est pas toujours facile. Souvent, mes pensées s'égarent. Elles s'évadent dans un souvenir ou dans une relecture des événements marquants de la journée. Je lutte contre cette faiblesse qui est la mienne mais, en même temps, je l'accepte : elle est partie prenante de ma méditation du soir et il faut savoir perdre et prendre son temps.

           Ces moments choisis rythment ma journée. Au fil des années, ils sont devenus nécessaires à mon équilibre. Ils sont plus faciles à organiser maintenant que je suis retraité mais, même limités dans le temps, ils n'ont jamais été absents, me semble-t-il, de ma vie. Le support de textes imposés me permet aussi de me décentrer, de ne pas être focalisé sur ma propre personne : ma prière ne se veut pas nombrilisme.

           Mais d'autres occasions se présentent également. Par exemple en lisant mon journal ou un livre ; ou même en regardant la télévision. L'actualité et la vie me renvoient des faits et des situations qui titillent ma sensibilité et ma réflexion. Et la préparation d'une messe et de ses chants, celle d'une Fraternité locale ou d'une réunion d'équipe ACI, me permettent d'approfondir, de « ruminer » des textes bibliques.

           Les rencontres et les échanges avec les autres nourrissent, bien sûr aussi, ma méditation. Ils sont la sève inépuisable d'une relecture de ma vie devant Dieu. Ils me permettent, dans un dialogue cœur à cœur, de Lui dire, à la fois, pardon et merci. Et même en voiture, la conduite automatique sur autoroute permet de penser à bien des choses...Pourquoi s'en priver ?

Il n'y a pas de recette. Chacun doit trouver son truc et ses repères pour méditer, en sachant qu'ils peuvent évoluer. Pour moi, l'important est d'y trouver sa joie et son équilibre.


 

Vie intérieure

Vie intérieure

Chaque jour j'essaye de prendre un temps de silence, face à face avec mon Seigneur. Il est la source qui irrigue toute ma vie !

Dans un premier temps je laisse remonter les moments de ma journée où le Seigneur m'a fait signe : des bonnes nouvelles, des décisions que j'avais à prendre, des rencontres...J'essaye d'écouter ce qu'Il veut me dire à travers ces signes. La réponse émerge petit à petit, souvent dans la journée.

Dans un deuxième temps je laisse remonter les moments difficiles : des relations compliquées avec certaines personnes, des problèmes de vie quotidienne...je Lui demande une lumière.

Parfois je ressens une grande impuissance devant des personnes enfoncées dans la souffrance, la maladie,ou dans l'alcool.  Je suis  affronté au mystère d'amour de Dieu, comment se fait-il que certaines personnes subissent tant de souffrance? Pourtant ma foi est de croire que Dieu aime chacun d'entre nous quelque soit notre situation, Il nous aime là où nous en sommes, mais j'ai  du mal à l'accepter.

Le Seigneur m'appelle à lui faire confiance, et à me plonger dans sa source. Ces temps de silence face à moi-même et face à Dieu, m'apportent beaucoup de force et de paix intérieure.