Vous trouverez dans la section suivante les couvertures des anciens numéros du journal de la paroisse, Terre et Ciel.
Plus bas dans la page, vous pourrez avoir accès à des articles qui n'ont pu trouver place dans le journal en version complète, faute de place ou d'opportunité, dans l'ordre de la liste ci-dessous. Ces articles seront conservés trois mois sur le site.
- Complément de l'article du numéro 5 "Tisser des liens et offrir un amour fidèle" (dossier Sappel, la prière en action) (05/04/2019)
- note de lecture "Histoire d'un silence" (05/04/2019)
- note de lecture "Monsieur de curé fait sa crise" (06/04/2019)
Itinéraires d’un engagement vers le Christ
Nicolas Bouchet, son épouse Solène et leur deux enfants Théotime et Méloé, viennent d’emménager à Grange-Neuve, propriété du Sappel dans la paroisse Saint-Blandine des Deux Vallées. Nicolas présente ici l’itinéraire qui l’a conduit à rejoindre la communauté du Sappel.
Je suis arrivé à Lyon en 2008, pour mon stage de fin d’études d’ingénieur, dans un réseau de colocations chrétiennes où il y avait des jeunes qui étaient engagés au Sappel. A l’époque, je me posais des questions sur Dieu et sur la foi, sur le sens de la vie. Je n’étais pas baptisé. J’ai entendu parler du Sappel, mais je trouvais ça un petit peu bizarre. J’entendais de loin ce qui s’y vivait. Et puis un jour un jeune animateur ne pouvait pas y aller, et il m’a proposé de venir découvrir. Je suis venu à une journée familiale, où il y avait des familles en galère, et des animateurs pour être avec les enfants. Il n’y avait pas beaucoup de familles, moi je n’avais jamais fait d’animation avec des enfants. J’avais un peu de mal à trouver ma place, à comprendre vraiment ce qui se vivait. Mais j’avais tout de même été touché par quelque chose. L’été suivant ils recherchaient des animateurs pour être avec les enfants, et moi je finissais mes études. Et voilà, je me suis laissé embarquer.
Là j’ai vraiment été touché par ces enfants. C’était un camp, à Grange-Neuve. J’ai été touché à la fois par ce qu’il y avait de dur et de violent en eux ; et en même temps, quand ils étaient pris individuellement ou en petits groupes, à quel point ils avaient soif de beauté, d’amour, et d’être aimés. Et du coup j’ai eu envie de découvrir plus le Sappel. Je suis venu une fois par mois pour les journées familiales, avec les enfants. L’année suivante, j’ai eu envie de découvrir le groupe de prière du Sappel, à La Duchère à Lyon, et puis après on a eu des temps de fraternité entre jeunes animateurs, pour relire notre foi.
Je sentais que c’était à la fois un lieu qui nourrissait ma foi, ma soif de Dieu, et puis un lieu d’action, un lieu incarné. A ce moment-là, je commençais mon chemin vers le baptême ; j’ai été baptisé en 2010. Mon action au Sappel m’a aidé à tenir, dans mon combat, mes doutes, mes questions par rapport à l’Église. Et d’ailleurs je trouve toujours au Sappel l’Église telle que j’y crois, telle que je veux la vivre.
Après ce temps avec les jeunes, dans lequel il y avait également Solène et Joïlita, on nous a proposé, individuellement, un temps de discernement, pour entrer dans la communauté. Pendant le discernement, on s’est mis en couple avec Solène, et on a décidé de réfléchir d’abord à notre relation avant de s’engager dans la communauté ; on sentait que c’était important de ne pas tout mélanger, d’y aller par étapes.
Un peu avant notre mariage, on est parti faire un week-end au Sappel dans l’Ain. Le samedi on a pris chacun un temps de silence, et on s’est retrouvé le soir en disant : « Maintenant qu’on va se marier, pourquoi on ne rentrerait pas aussi dans la communauté, pourquoi on attendrait ? Si on attend, après on aura des enfants, après on aura toujours des bonnes raisons d’attendre ». Voilà, ça nous a paru très clair qu’on voulait s’engager dans la communauté. Donc l’année suivant notre mariage on s’est engagés pour trois ans dans la communauté.
Après notre deuxième enfant, la communauté nous a proposé d’habiter ici à Grange Neuve, et d’arrêter notre travail respectif pour être salariés du Sappel. Ça correspondait aussi à notre réengagement de trois ans. On a fait chacun une retraite de notre côté, on a discerné cette question : « est-ce qu’on veut donner davantage, être plus présents à la fois avec les familles en grande précarité et pour la communauté ? » Cette année-là, je sentais que j’avais envie d’en faire plus et au Sappel et dans mon travail, et que concrètement je n’y arrivais pas ; il y avait cet écartement entre les deux. Mais c’était quand même assez clair que ce qui avait vraiment du sens, c’était d’être présent au Sappel avec les personnes en précarité, qui me conduisent vers Jésus, vers le Christ.
Note de lecture : « Histoire d'un silence » d'Isabelle de Gaulmyn
Un livre nécessaire mais douloureux à lire. L'auteure est journaliste à « La Croix » mais aussi témoin : elle est originaire de Ste-Foy-les-Lyon et y fut scoute dans sa jeunesse. L'histoire relatée est dramatique : les actes pédophiles d'un prêtre du diocèse de Lyon. Les faits sont anciens mais ils n'ont été révélés que récemment : la plupart sont donc prescrits par la justice. Les victimes sont nombreuses. Les attouchements et les viols sur des enfants se sont poursuivis pendant longtemps, trop longtemps...
Isabelle de Gaulmyn se place du côté des victimes et elle a raison. Des vies ont été brisées, définitivement, par ces actes pédophiles. C'est cette « parole libérée » des victimes qui, d'abord, doit être écoutée.
Son livre nous interpelle aussi sur le « monde du silence » qu'a été (qu'est encore?) l'Eglise. Pendant des années, le prêtre pervers n'a été dénoncé ni par les « bonnes » familles ni par l'institution. Les problèmes devaient se régler en interne, sans trop de vagues, sans faire cas de la souffrance des victimes.
Il ne s'agit pas de faire le procès des personnes. Mais ce livre est l'occasion de nous interroger sur le cléricalisme, toujours présent dans nos têtes, y compris chez les laïcs. Un cléricalisme dénoncé par le pape François et qui peut conduire à de telles perversions.
Un ouvrage utile pour les chrétiens qui, en conscience, veulent connaître et solder ce passé douloureux.
Note de lecture : « Monsieur le curé fait sa crise » de Jean Mercier
Un conte plein d'humour et réjouissant, bien écrit et qui se lit facilement. Mais aussi une invitation à la réflexion sur notre Eglise et sur son fonctionnement. L'histoire : celle d'un prêtre dans une paroisse fictive mais semblable, sans doute, à beaucoup d'autres. Il arbitre difficilement les conflits en tous genres entre ses paroissiens. En plus, il est jaloux de certains de ses collègues prêtres et supporte mal certaines décisions de son évêque. Un jour, il « pète les plombs » et disparaît de manière particulière...
Le récit est alerte et vivant. Les personnages croqués, quels qu'ils soient, sont remplis de faiblesses mais aussi d'humanité. Chacun, laïc ou prêtre, en prend gentiment « pour son grade » dans la description de ce microcosme ecclésial. Mais cette fable est aussi un appel à la tolérance, à l'humilité, à la conversion : un appel à méditer pour nous tous. En définitive, ce conte est vif et plein d'Esprit.