Église Saint Jean Baptiste
Eglise presque millénaire....
La première mention écrite de l'église d'Engins - aujourd'hui dédiée à Saint Jean Baptiste - se trouve dans une donation faite en 1080 à l'église Saint Vincent de Grenoble et à son évêque, saint Hugues.
Et d'âge en âge, la paroisse et son église sont citées dans les textes anciens, du XIème au XVIème siècles : chartes et "pouillés" (= relevé, livre blanc) de 1111, 1115, 1275, 1375, 1494, etc., puis dans les archives épiscopales et diocésaines.
En 1671, à l'occasion d'une réorganisation du diocèse décidée par Mgr Le Camus, Engins devient une paroisse de l'archiprêtré de Villard de Lans ; avec six autres communes, elle est aujourd'hui intégrée à la paroisse de La Croix de Valchevrière.
Les siècles ne semblent pas avoir beaucoup éprouvé cette petite église, sans doute si bien construite dans les règles de l'art qu'elle a bien résisté au temps !
Quelques réparations sont évoquées en 1869 pour le chœur, puis en 1885, ainsi que la construction d'une sacristie en 1871. Des travaux semblent avoir été effectués vers 1950. Plus récemment, elle a bénéficié d'un "lifting" complet : la commune a fait refaire la toiture en 1988, puis restaurer le clocher en 1990 ; la communauté chrétienne a pris en charge la restauration intérieure de janvier 1990 à juin 1993 ("inauguration" le 20 juin 1993).
Ce fut d'abord le nettoyage et la restauration du chœur ; puis avec l'aide financière du diocèse et des communautés de Villard de Lans et d'Autrans , la remise en état de la nef par une entreprise de maçonnerie enginoise ; et celle des mobiliers (chaire, fonts baptismaux, escaliers, porte, etc.) par un groupe de laïcs. Plusieurs familles ont en outre confectionné en tapisserie un beau et original chemin de croix.
Une étude manuscrite de Mr Farges sur les églises ou parties d'église romanes du diocèse, effectuée peu avant 1914, décrit ainsi l'église d'Engins :
"Cette église, de petites dimensions et de forme rectangulaire, comprend à l'intérieur une nef couverte d'un plafond, suivie d'un choeur court et plus étroit, couvert d'une voûte en plein cintre appuyée sur deux arcs doubleaux à chaque extrémité. A la suite, une abside à chevet plat, couverte d'une voûte en ogive assez surbaissée avec des nervures à section très réduite.
Le plein cintre couvrant le choeur avec ses arcs doubleaux , qui est formé d'un enduit recouvrant une maçonnerie ancienne, présente un intérêt comme base du clocher."
"La partie intéressante de l'église est le clocher surmontant le chœur. Il est formé d'une tour rectangulaire, comportant un étage de fenêtres jumelées, une sur chaque face. Il se termine par un pyramide à quatre pans, basse et flanquée aux quatre coins de clochetons très bas. Aux fenêtres jumelées, la retombée des arcs en plein cintre s'appuie sur une colonnette, surmontée d'un tailloir barlong.
Ce clocher, quoique relativement simple, forme un ensemble élégant, et présente un joli spécimen de l'art roman de la fin du XIéme ou du début du XIIème siècle ; on l'attribue à l'époque de St-Hugues (1080-1132)."
On observera que le plafond de la nef a été démonté et laisse apparaître la charpente ; et que la maçonnerie ancienne de la base du clocher a été opportunément débarrassée de son enduit.
Ce "dépouillement" a redonné à cette petite église de campagne sa belle simplicité.
Article tiré de Nord Vercors
n° 212 Septembre 2005